Aujourd'hui, je vous présente Chris Debien
auteur de nombreux livres mais surtout de Black Rain aux Editions Flammarion qui sort aujourd'hui.
Au lieu de vous mettre la 4ème de couverture, je préfère mettre le teaser qui vous donnera une meilleure idée de ce livre.
Voici mon interview
1/ Peux-tu me parler un peu de toi ?
Bonjour et merci de m’accorder un peu d’espace au cœur de ton « royaume » !
Pour faire court (et pas trop nombriliste), disons que j’ai la chance de mener trois existences en simultané : celle de responsable des urgences psychiatriques du CHRU de Lille qui comble mon insatiable soif de rencontres et d’adrénaline ; celle de chef de tribu (trois ewoks à mon actif ainsi qu’une princesse au caractère trempé) qui comble mon amour du bazar et des interminables batailles de « nerf », et celle de « raconteur d’histoires » qui comble mes désirs d’aventure et d’imaginaire…
2/ Comment devient-on écrivain ?
Je l’ignore !
Sincèrement, je ne me considère pas comme un écrivain mais plutôt comme un artisan du récit, un conteur qui tente d’entrainer ses lecteurs vers des émotions intenses. C’est même le principal moteur de mon écriture : l’émotion. Je me suis mis à écrire après une longue, très longue période de lecture compulsive où je piochais à droite et à gauche (de Jules Vernes à P.K. Dick en passant par J. Fante ou P.
Djian !) des récits qui me prenaient aux tripes ou m’arrachaient des larmes (je suis un véritable cœur d’artichaut). Ensuite, j’ai découvert le jeu de rôle qui me permettait de ressentir physiquement ces émotions dans un subtile mélange de théâtre, de jeu et de littérature. Et puis un jour, ma femme est tombée enceinte… La plus grande émotion que j’ai jamais ressentie. Ce fut le déclic et mon premier roman…
3/ Qui t’as donné le goût de la lecture et de l’écriture ?
Sans aucune hésitation, mon grand-père ! Celui-ci me demandait de lui lire des histoires sous prétexte (je ne saurai jamais vraiment si c’était la vérité) qu’il ne savait pas lire correctement. Grâce à lui, j’ai découvert Jules Vernes, Tolkien… Plus tard, Hugo, Baudelaire puis Dick m’ont donné envie d’écrire à mon tour. Mais comme je le disais plus haut le facteur déclenchant a été la première grossesse de ma femme : elle était en train de concevoir la vie et moi rien… Alors je me suis mis à écrire.
4/ Depuis combien de temps écris-tu ?
J’ai commencé adolescent par écrire des poèmes pour séduire les filles (ce qui a marché : j’ai réussi à en capturer une vers l’âge de 18 ans et elle est restée !) mais la véritable étincelle est arrivée plus tard vers 98… Sachant que ma première publication ne date que de 2003 !
> 5/ Pourquoi avoir choisi le thème de la science fiction ?
A vrai dire, je n’ai pas vraiment prémédité de traiter mon histoire sur le mode de l’Anticipation, cela s’est imposé tout seul. En effet, je désirais avant tout écrire un thriller tournant autour de la psychiatrie. Et puis lors d’un congrès professionnel, j’ai découvert les perspectives thérapeutiques des dix prochaines années : la réalité dépassait largement la fiction ! L’idée de l’Inside et du programme Reset s’est formée dans mon esprit mais nécessitait d’être projetée dans un avenir proche… D’ici vingt ou trente ans à peine…
6/ Comment t’es venue l’idée d’écrire ce livre ?
De plusieurs influences : le cinéma tout d’abord puisque dans ma tête tournent en permanence quelques scènes de Blade Runner ou des citations de Philip K. Dick, de mon métier ensuite puisque l’envie d’écrire sur ma spécialité sans faire de manuel ou donner de leçon me taraude depuis un bon bout de temps. Et enfin, j’ai la chance de côtoyer quelques écrivains de thriller qui m’ont sans aucun doute influencé… Et voilà Black Rain, un mix de toutes ces influences : un zeste de thriller, quelques onces d’anticipation, un soupçon de série télé, un peu de psychiatrie, quelques manga (Ghost in the shell) et de la musique, de la musique !!!!
7/ Qu’est-ce qui a été le plus dur à l’élaboration du roman ? (les
idées, les illustrations, l’éditeur …)
En fait Black Rain a été conçu dans une sorte d’état de grâce et il n’y a pas eu de difficulté mis à part celle de convaincre l’éditeur d’intégrer un générique « dessiné » dans un roman. En effet, dès le
début, Black Rain a été conçu sur le modèle d’une série télévisée et je voulais absolument qu’y figure un générique. J’ai d’abord essayé de le rendre en mots… Mais le résultat était décevant et puis j’ai pensé
à Pascal Quidault et l’idée s’est concrétisée aussitôt. Sauf qu’on ne trouve dans le commerce pratiquement aucun roman avec un générique « manga » et du coup l’éditeur a hésité… Juste le temps de voir ce dont Pascal était capable !
8/ Qui est le créateur des illustrations sur ton livre ?
L’énorme (par le talent) Pascal Quidault. En plus d’être un homme charmant, Pascal a de l’or dans le clavier et je vous invite à découvrir son travail sur son blog et son site. Il a la classe des grands illustrateurs américains et personne ne lui arrive à la cheville pour le traitement de la lumière ! J’avais déjà eu l’occasion de travailler avec lui sur les Chroniques de Khëradön mais là il s’est surpassé ! J’espère pouvoir lui proposer un projet à la hauteur de son talent : le manga de Black Rain !
9/ Quelles ont été tes sources d’inspirations ? (une musique, un film,
un auteur …)
Une musique ? Plutôt un groupe : Rammstein ! Ils m’ont accompagné pendant toute la création du projet, de l’idée initiale à l’écriture. Un film ? Blade Runner, pour l’ambiance, les décors, les lumières,
pour tout à vrai dire ! Un auteur ? Philip K. Dick.
10/ Est-ce que le mythe de la page blanche existe vraiment ?
Jusqu’à présent, cela ne m’est jamais arrivé et mon problème serait plutôt le syndrome des journées trop courtes. Toutefois, il arrive que je traverse des périodes pénibles où les idées ne « sortent » pas comme je le voudrais : les mots ne s’enchainent pas, les phrases sont trop longues ou trop courtes et il faut retravailler encore et encore. Ce sont rarement les idées ou l’inspiration qui font défaut mais plutôt la forme.
11/ Combien de temps faut-il pour écrire un roman de ce style ?
De l’idée à la sortie en librairie, il aura fallu presque un an et demi à Black Rain pour pointer le bout de son nez. Mais pour l’écriture seule, il a fallu deux périodes de quatre mois espacées d’une longue pause de deux mois…
12/ Peux-tu nous dévoiler un petit extrait de ton livre ?
Difficile d’extraire un paragraphe sans en révéler trop mais j’aime assez l’incipit du chapitre trois, le moment où Adam et Vince vont explorer le bâtiment abandonné où ils se sont réfugiés : « Au-delà du faisceau, il n’y avait rien. Seulement l’obscurité, absolue, presque solide. Des ténèbres de murmures, de souffles, de craquements. Toute une vie qui s’agitait à la limite de l’audible. Les yeux rivés sur le cône lumineux de sa torche, Vince avançait lentement le long des canalisations. Adam suivait derrière, penché sur son Term. Depuis qu’ils avaient quitté le cocon de leur « lab’», les garçons déambulaient dans un labyrinthe de corridors et de bureaux à la recherche d’un accès aux sous-sols. Une longue traversée dans le noir pour rejoindre les niveaux inférieurs, et s’enfoncer au cœur du Léviathan assoupi. Car ils en étaient persuadés, les cris ne pouvaient provenir que des caves. À chaque pas, une puissante odeur de moisissure empoisonnait leurs poumons, chargeait leurs papilles d’amertume. »
13/ Comment te sens tu si proche de la sortie du livre ?
Particulièrement fébrile, un peu comme ces nuits entières où j’ai arpenté la salle d’attente de la maternité pendant la naissance de chacun de mes enfants…
14/ Un petit mot pour tes lecteurs ou futurs lecteurs ?
Just get Inside and Fly away !
Je voudrais remercier Chris pour le temps qu'il a pris pour répondre à mes questions.
Vous pouvez le retrouver
Commentaires
Ps :Je trouve l'idée des interview super on en apprend un peu plus sur les auteurs et c'est vraiment intéressant
Pss: voila le lien du site ^-^
http://les-ombres-brumeuses.over-blog.com/